Rapport d'analyse économique du secteur des pépinières Forestières
Résumé Exécutif
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Le secteur canadien des pépinières forestières joue un rôle important dans l'économie canadienne. Le secteur des pépinières forestières au Canada fournit des semis pour reboiser et restaurer les forêts au Canada. Ce faisant, le secteur génère des revenus et des emplois, améliore les conditions environnementales et renforce la résilience des communautés. Les arbres plantés grâce à ces efforts séquestrent le carbone, améliorent la qualité de l'air, renforcent la résilience climatique et régulent les systèmes d'eau et de sol.
Partout au Canada, l'industrie forestière est légalement obligée de régénérer les forêts de la Couronne (publiques) qui ont été récoltées pour la production de bois. Pour remplir ce mandat, les pépinières forestières canadiennes cultivent environ 600 millions semis par an, soutenant une chaîne d'approvisionnement sophistiquée qui comprend l'approvisionnement en semences, la production et la distribution de semis. C'est une grande partie de la production annuelle totale de 726 millions de plants cultivés chaque année. Les demandes accrues de restauration des forêts affectées par les incendies de forêt, les ravageurs et les conditions météorologiques extrêmes - aux côtés d'initiatives comme le programme 2 Milliards d'Arbres du gouvernement fédéral - ont amplifié l'importance du secteur.
Les pépinières forestières sont également importantes sur le plan économique pour les communautés rurales et constituent un moteur clé de la durabilité écologique. À la fin de 2024, Green Analytics a examiné les impacts économiques directs, indirects et induits du secteur des pépinières forestières au Canada en utilisant la modélisation des entrées-sorties. L'analyse a révélé que le secteur canadien des pépinières forestières:
• Génère des revenus annuels de 256 millions de dollars.
• Contribue 535,4 millions de dollars par année au produit intérieur brut (PIB) du Canada.
• Crée 4 378 emplois équivalents temps plein partout le Canada.
• Contribue 737 000 $ au PIB et se traduit par 6,0 emplois équivalents temps plein pour chaque million de plants cultivés.
La production de semis pour la restauration des forêts nécessite une planification et des investissements à long terme, les pépinières ayant besoin de deux à quatre ans pour planifier et cultiver les semis avant la plantation.
Alors que le Canada fait face à des défis croissants pour ses forêts à cause des changements climatiques, le secteur des pépinières forestières reste essentiel à la restauration et à la résilience écologiques du pays. Des investissements soutenus dans ce secteur assureront des rendements économiques et assureront la santé et la durabilité des forêts du Canada pour les générations à venir.
Introduction
La Canadian Tree Nursery Association-Association Canadienne des Pépinières Forestières (CTNA-ACPF), créée en 2023, est la voix nationale des pépinières forestières du Canada. Représentant 60 pépinières qui produisent toutes au moins un million de semis par an à travers le pays (Figure 1), le CTNA-ACPF joue un rôle central dans les initiatives de restauration des forêts du Canada. Collectivement, ses membres cultivent plus de 95% des plants utilisés dans les efforts de reboisement et de restauration écologique à l'échelle nationale.
Green Analytics a été mandaté par le CTNA-ACPF en 2024 pour évaluer l'impact économique du secteur des pépinières forestières au Canada. En tant que cabinet de conseil indépendant, Green Analytics se spécialise dans la politique de gestion des ressources naturelles qui équilibre la protection de l'environnement et les avantages économiques, en utilisant des recherches et des analyses de haute qualité en sciences sociales. Avec plus d'une décennie d'expérience dans des projets comprenant des évaluations régionales du capital naturel et des études d'impact socio-économique, ils excellent dans les analyses statistiques, l'analyse spatiale et la conception de sondages. Green Analytics s'engage à fournir des résultats objectifs et fondés sur des données probantes.
FIGURE 1. CARTE DES MEMBRES PÉPINIÈRES FORESTÈRES CTNA-ACPF AU CANADA.1
Le but de ce rapport est de présenter les résultats d'une évaluation d'impact économique du secteur des pépinières forestières au Canada. L'analyse a mesuré les impacts directs, indirects et induits du secteur sur les revenus, les emplois et le produit intérieur brut (PIB). Le rapport comprend quatre sections. Après cette introduction, un aperçu des avantages des forêts soutenues par le secteur des pépinières forestières est présenté. Il est suivi d'une description de l'approche et des résultats de l'évaluation de l'impact économique, mettant en évidence les impacts directs, indirects et induits en termes d'emplois, de revenus et de PIB. Le rapport se termine par un résumé des principales conclusions.
Les Forêts du Canada et le Secteur des Pépinières Forestières
Le Canada compte plus de 362 millions d'hectares de forêts. Les pépinières forestières canadiennes se spécialisent dans la fourniture de semis indigènes de haute qualité qui sont essentiels à la restauration des forêts après la récolte et après les perturbations telles que les incendies de forêt, les infestations d'insectes et les vents. En effet, le plus grand marché pour les semis cultivés par les pépinières forestières canadiennes est pour le reboisement des forêts de la Couronne après la récolte. Cela représente une production annuelle totale de 600 millions de plants.
Partout au pays, les forêts replantées avec des semis de pépinières canadiennes offrent des avantages économiques, y compris aux communautés rurales, éloignées et Autochtones. Le secteur forestier soutient plus de 300 communautés dépendantes de la forêt et emploie directement 212 660 Canadiens, dont plus de 11 000 Autochtones.1
Les efforts de restauration des forêts à grande échelle, qu'ils soient entrepris par l'industrie forestière après la récolte ou par le biais d'initiatives telles que le programme fédéral Deux Milliards d'Arbres (2BT), stimulent la création d'emplois dans les secteurs de la foresterie, la gestion des pépinières et la conservation, soutenant les économies locales. Le programme 2BT devrait générer 4 300 nouveaux emplois dans le domaine de la plantation d'arbres, le travail en pépinière et d'autres postes liés à la foresterie (Gouvernement du Canada 2021b). À l'automne 2024, 2BT s'est engagée à planter 716 millions de plants d'ici 2031, 20% de tous les projets 2BT étant dirigés par des Autochtones.
En plus des avantages économiques, les forêts du Canada fournissent des services écologiques aux Canadiens, y compris le stockage et la séquestration du carbone. Les forêts restaurées améliorent la régulation de l'eau et des sols (prévention de la pollution de l'eau et réduction de l'érosion des sols) et fournissent un habitat. Bien que peu de semis des membres du CTNA-ACPF soient plantés dans les zones urbaines, ceux qui le sont aident à réduire la chaleur extrême, à modifier la vitesse du vent et à bloquer le rayonnement solaire (Nature Canada 2021). Les avantages supplémentaires de la plantation d'arbres en milieu urbain comprennent la réduction des maladies liées à la chaleur et l'amélioration de la santé mentale et physique (Pataki et al. 2021).
Évaluation de l'Impact Économique du Secteur Canadien des Pépinières Forestières
Cette section décrit les résultats et les intrants de l'évaluation de l'impact économique du secteur des pépinières forestières. Les pépinières produisent des plants (produits) à vendre aux utilisateurs finaux en achetant d'abord des intrants intermédiaires, initiant une réaction en chaîne des transactions de vente et d'achat interindustrielles. Cette évaluation mesure les effets à l'échelle de l'économie des stimuli économiques créés par le secteur des pépinières forestières au Canada.
Pour estimer les impacts économiques des pépinières à travers le Canada, Green Analytics a utilisé les multiplicateurs intrants-extrants (I-E) de Statistique Canada (voir l'annexe A pour une description des multiplicateurs d'I-E). Ces multiplicateurs, dérivés de modèles I-E représentant les interrelations de l'industrie, illustrent comment la stimulation d'un secteur affecte les autres et l'économie globale. Par exemple, un achat de machinerie d'un million de dollars par une pépinière d'arbres stimule directement l'industrie de la machinerie, ce qui entraîne des dépenses indirectes à mesure que cette industrie achète des matières premières. Cela crée une chaîne de dépenses, générant des impacts économiques totaux supérieurs au stimulus initial.
L'impact économique total englobe les effets directs, indirects et induits. L'impact direct découle des dépenses initiales, l'impact indirect des dépenses ultérieures des industries intermédiaires et l'impact induit des salaires dépensés par les ménages pour les biens de consommation et les services.
Pour cette analyse, les multiplicateurs I-E provinciaux de 2019 de Statistique Canada ont été utilisés. 2019 a été choisie comme année d'analyse car les multiplicateurs de cette année sont considérés comme plus représentatifs de la structure économique pré-pandémique. Bien que les multiplicateurs de 2019 soient décalés, les relations interindustrielles restent stables dans le temps, ce qui les rend appropriées pour évaluer l'impact économique total du secteur des pépinières forestières.
Sondage Canadien sur la Production des Pépinières Forestières
Les pépinières forestières sont un élément clé d'une chaîne d'approvisionnement complexe de restauration forestière qui comprend la collecte, la transformation, le stockage, la production de semis, les agences de plantation d'arbres, la sensibilisation des propriétaires fonciers, le suivi à long terme et les traitements et rapports de suivi. Il faut deux à cinq ans pour que les pépinières planifient et cultivent des semis à des fins de restauration des forêts. Cela nécessite un investissement important à long terme de la part des pépinières pour le personnel et les infrastructures afin de s'assurer que les bons arbres sont disponibles en cas de besoin. La CTNA-ACPF estime que 663 millions de semis sont cultivés chaque année au Canada par ses pépinières membres, auxquels s'ajoutent 63 millions de plants cultivés par des pépinières non membres, pour un total de 726 millions de plants cultivés chaque année au Canada (Tableau 1). La grande majorité de ces plants sont plantés au Canada avec un nombre relativement faible d'arbres envoyés à l'exportation (18 millions) (Pike et. al 2023).
TABLEAU 1: PRODUCTION ANNUELLE DE SEMIS AU CANADA
L'impact économique total comprend les effets économiques de toutes les transactions intermédiaires et finales dans l'économie découlant de la relance économique directe. Pour établir l'impact économique total du secteur des pépinières forestières au Canada, il était d'abord nécessaire d'estimer la stimulation économique directe. La stimulation économique directe est égale à la valeur totale des ventes annuelles de semis du secteur des pépinières. Cela a été obtenu en 2024 grâce à un sondage auprès de 30 pépinières CTNA-ACPF à travers le Canada. Le sondage a recueilli des informations primaires sur le (s) lieu(x) de production des pépinières forestières, le volume de production annuelle, les types de plants produits, la variété des espèces vendues, ainsi que le prix de vente et le pourcentage des ventes totales pour chaque espèce produite.
Selon le sondage, sur la période de cinq ans allant de 2019 à 2023, la production annuelle totale parmi les 30 pépinières sondées s'élevait en moyenne à 276 millions, avec une production moyenne annuelle par pépinière de 10 millions (Tableau 2). L'échantillon du sondage a capturé 42% du volume de production annuel actuel des pépinières forestières membres du CTNA-ACPF (276 millions sur 663 millions), et 38 % de la production totale du Canada, y compris les pépinières non membres (276 millions sur 726 millions), ce qui rend les résultats du sondage statistiquement représentatifs de l'industrie.
TABLEAU 2: DONNÉES DU SONDAGE SUR LA PRODUCTION ANNUELLE
Le sondage a également identifié les 5 principales espèces vendues par chaque pépinière. Au total, 34 espèces ont été identifiées parmi les 5 principales espèces vendues par les 30 producteurs sondés. Épinette Blanche, Épinette Noire, Pin Blanc, Pin Lodgepole et Sapin Douglas Intérieur sont apparus à la fréquence la plus élevée, représentant la majorité (52%) des espèces identifiées comme les 5 premières vendues (Tableau 3).
TABLEAU 3: DONNÉES DE SONDAGEDES 5 PRINCIPALES ESPÈCES VENDUES PAR LES PRODUCTEURS
Le sondage a recueilli des données auprès des pépinières sur le prix de vente moyen des cinq principales espèces vendues par chaque producteur et leur part en pourcentage des ventes totales, classées en quintiles : 0-20%, 20-40%, 40-60%, 60-80% et 80-100%. Le pourcentage médian de chaque quintile a été utilisé (10%, 30%, 50%, 70% et 90%). Il a également recueilli les prix de vente moyens pour chaque espèce par tranches de 100 $ pour 1 000 plants vendus.
Pour représenter le prix de vente du semis moyen vendu, une moyenne pondérée a été calculée sur la base du prix des 5 principales espèces vendues multiplié par la part des 5 principales ventes que chaque espèce comprenait. Sur la base de cette analyse, il a été identifié que le prix de vente moyen pondéré pour 1 000 plants était de 352,83 $ en 2024 (Tableau 4).
TABLEAU 4: PRIX DE VENTE MOYEN PONDÉRÉ POUR 1 000 SEMIS
Le prix de vente moyen pondéré pour 1 000 plants (352,83 $) est devenu un intrant dans le calcul de l'impact économique direct du secteur des pépinières forestières (décrit ci-dessous).
Impact Économique Direct
Le prix de vente moyen pondéré pour 1 000 semis de 352,83 $ a été utilisé pour calculer l'impact économique direct du secteur des pépinières forestières au Canada en multipliant le prix pour 1 000 semis (352,83 $) par le nombre de semis vendus. Les pépinières forestières de la CTNA-ACPF produisant environ 663 millions de semis par an, et les pépinières non membres produisant 63 millions de semis supplémentaires, la valeur totale des ventes annuelles de semis a été estimée à 256,292,216 $ (Tableau 5).
TABLEAU 5: STIMULATION ÉCONOMIQUE DIRECTE ANNUELLE TOTALE
La valeur totale des ventes annuelles de 256,3 millions de dollars représente les sommes versées au secteur canadien des pépinières forestières provenant de la vente de semis d'arbres. Ce chiffre de revenus représente l'impact économique direct du secteur des pépinières forestières au Canada, qui est le stimulant utilisé pour estimer les impacts indirects et induits. Collectivement, les impacts directs, indirects et induits forment l'impact économique total du secteur.
Impact Économique Indirect et Induit
Comme indiqué ci-dessus, l'impact économique direct annuel du secteur des pépinières forestières au Canada est de 256,3 millions de dollars (Tableau 5). Il s'agit du montant d'argent qui entre directement dans le secteur des pépinières forestières au Canada chaque année. Cet impact direct résulte de la production et de la transaction de semis au Canada sur une année.
L'impact économique total (la somme des impacts directs, indirects et induits) d'une année moyenne à partir de ce stimulus direct a été calculé en utilisant l'analyse du multiplicateur I-E. Contrairement aux effets économiques directs, les effets économiques totaux comprennent la valeur des biens et services intermédiaires et finaux produits au cours d'une année qui résultent de l'activité économique des pépinières. L'évaluation de l'impact économique appliquée dans cette analyse estime les impacts économiques à l'échelle du Canada sur le PIB et le nombre d'emplois équivalents temps plein créés.
La stimulation de l'impact économique direct – 256,3 millions de dollars en revenus de vente totaux - a été ventilée par province en répartissant les revenus totaux en fonction de la part de chaque province dans la production de semis (Tableau 6). Le but de la répartition des revenus totaux par province était d'attribuer une part du stimulus d'impact direct total à chaque tableau de multiplicateur provincial respectif ; les multiplicateurs I-E pour chaque province varient légèrement à cause des différences dans la structure industrielle de chaque économie provinciale. Les revenus de vente estimés pour chaque province indiqués au Tableau 6 ont été utilisés pour calculer les effets multiplicateurs dans l'ensemble de l'économie canadienne.
TABLEAU 6: RÉPARTITION DES REVENUS DES VENTES PAR PROVINCE
Les impacts du PIB et de l'emploi résultant du secteur des pépinières sont présentés dans le Tableau 7. Au cours d'une année moyenne, les pépinières forestières partout au Canada génèrent 535,4 millions de dollars en PIB canadien.
TABLEAU 7: IMPACTS ÉCONOMIQUES TOTAUX
SOURCE : TABLEAU 36-10-0595-01 DE STATISTIQUE CANADA; CALCULS PAR GREEN
Le PIB fait référence à la valeur de tous les biens et services finaux produits au cours d'une période donnée. Le PIB est la mesure la plus courante de la taille d'une économie, ou de l'ampleur de l'impact d'un secteur industriel sur l'économie au sens large, et est donc universellement utilisé comme comparateur, au sein des pays, entre les pays et entre les périodes. Lorsque la contribution d'un secteur industriel au PIB est estimée, elle permet d'effectuer des comparaisons de la production totale avec d'autres secteurs industriels ou avec le même secteur industriel au cours des années précédentes pour observer la croissance ou la contraction du secteur.
Le secteur des pépinières forestières du Canada génère 4 378 emplois équivalents temps plein à l’économie. Cette mesure inclut les postes à temps plein, à temps partiel et saisonniers. Un emploi équivalent temps plein représente le nombre total d’heures travaillées divisé par le nombre annuel moyen d’heures d’un emploi à temps plein, ce qui signifie que plusieurs travailleurs à temps partiel ou saisonniers peuvent occuper un poste à temps plein sur une année. Par exemple, deux personnes travaillant la moitié des heures d’un travailleur à temps plein pendant un an comptent pour un emploi à temps plein.
Conclusion
Le secteur canadien des pépinières forestières contribue non seulement à la réalisation d'efforts cruciaux de restauration écologique et de biodiversité, mais aussi au développement économique dans des endroits souvent ruraux. Il génère actuellement des avantages économiques importants, contribuant 256,3 millions de dollars de ventes de semis chaque année et soutenant 4 378 emplois. La contribution annuelle de 535,4 millions de dollars au PIB souligne son impact substantiel sur l'économie nationale. Pour chaque million de plants cultivés, le secteur des pépinières forestières au Canada contribue 737 000 $ au PIB et se traduit par 6,0 emplois équivalents temps plein.
À cause de la fréquence et la gravité croissante des incendies de forêt au Canada, la contribution du secteur des pépinières forestières au Canada est sur le point de croître. La Figure 2 illustre la superficie de forêt brûlée et le nombre de feux de forêt au Canada entre 2000 et 2024. Comme le détaillent les données les plus récentes du Centre canadien interagences des feux de forêt (CIFFC), la superficie totale brûlée au Canada en 2023 dépasse 17 millions d'hectares – un nombre record. Alors que la superficie totale brûlée était beaucoup plus faible qu'en 2023, la superficie brûlée en 2024 était encore de plus de 5,3 millions d'hectares. À titre de comparaison, la superficie brûlée en 2023 représente environ 20 fois la superficie de la région du Grand Toronto ou 50 fois la superficie de la région du Grand Vancouver. De même, la superficie brûlée en 2024 est environ 6 fois la taille de la région du Grand Toronto ou 15 fois la taille de la région du Grand Vancouver.
FIGURE 2. SUPERFICIE FORESTIÈRE BRÛLÉE ET NOMBRE D'INCENDIES DE FORÊT AU CANADA, 2000 - 2024. DONNÉES OBTENUES AUPRÈS DE LA CIFFC.
Le CTNA-ACPF a récemment calculé que pour restaurer seulement 15% des forêts brûlées par les incendies de forêt en 2023 et 2024, il faudrait 5,3 milliards de semis. Sur la base du coût moyen pondéré d'un semis au Canada, la culture de 5,3 milliards de semis supplémentaires créeraient 3,9 milliards de dollars en PIB et 30 986 emplois à temps plein. Cette augmentation significative de la demande de semis ne reflète que deux années d'incendies de forêt avec un taux de restauration de 15%.
Comme l'importance de ce secteur est appelée à croître au cours de la prochaine décennie, sous l'effet de facteurs tels que le changement climatique et les risques d'incendies de forêt, la poursuite des investissements est essentielle. En favorisant la croissance des pépinières forestières, nous pouvons simultanément améliorer la santé environnementale et la résilience économique rurale, créant un avenir durable pour les écosystèmes et les communautés locales. Des investissements continus dans ce secteur assureront une croissance durable, renforceront les économies rurales tout en favorisant un avenir prospère, riche en biodiversité et résilient au climat.
Références
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Annexe A: Cadre pour la Réalisation de l'Évaluation de l'Impact Économique
Les analyses d'impact économique représentent des modèles d'évaluation prédictive conditionnelle qui fournissent des estimations quantitatives du phénomène économique. Ils sont prédictifs en ce qu'ils prévoient les effets directs et indirects sur l'économie des stimuli imputés au modèle par le chercheur, et conditionnels en ce qu'ils reposent sur certaines hypothèses théoriques. Ces types d'études produisent des énoncés de la forme : "si, dans l'hypothèse a, b et c, un stimulus x est appliqué à l'économie locale, alors les impacts y et z sont susceptibles d'en résulter."
Impacts Directs et Indirects
À cause de l'interconnexion des marchés, une stimulation ou une perturbation d'un secteur industriel affectera d'autres secteurs directement liés à celui-ci. Suite à ce raisonnement, à travers un réseau complexe de liens, les industries qui sont indirectement liées au secteur affecté seront également affectées. Les secteurs sont directement liés si une transaction économique se produit entre eux, par exemple, un achat ou une vente. Lorsqu'une industrie fabrique un bien, elle doit acheter ses intrants à d'autres entreprises, qui vendent simultanément leurs produits au secteur des achats. Un lien indirect se produit lorsque les secteurs dépendent les uns des autres, mais pas directement. Par exemple, si le secteur A achète de B et B achète de C, on dit que A et C sont indirectement liés. Dans cette économie hypothétique à trois secteurs, si le secteur C subit une perturbation de la production, le secteur B subira un impact sur son processus de production, ce qui créera un effet d'entraînement économique sur la production du secteur A.
Analyse des Intrants-Extrants
Nous utilisons des modèles Intrants-Extrants (I-E) pour calculer les impacts économiques provinciaux. Les modèles I-E sont des modèles d'impact interindustriels qui capturent les effets de production à l'échelle de l'économie d'un choc à un secteur donné. Ces modèles relient toutes les industries dans un réseau complexe de liens de vente et d'achat, permettant de capturer les effets indirects et directs des changements exogènes de la demande finale. Les informations sur les liens sectoriels sont contenues dans une matrice symétrique qui tient compte des entrées et des sorties de toutes les industries.
L'approche I-E est basée sur l'idée que la plupart des industries d'une économie sont interconnectées, soit directement par le biais de transactions, soit indirectement par le biais de la concurrence pour la main-d'oeuvre, le capital et le terrain dans le processus de production. En tenant compte des effets à l'échelle de l'économie, par opposition aux effets du seul secteur directement touché, une image plus complète des impacts économiques est disponible. Peu importe la perturbation initiale (impact négatif) ou la stimulation (impact positif), les industries réalignent leurs intrants et leurs extrants de manière interdépendante pour s'adapter à un nouvel équilibre économique.
Multiplicateurs d'Intrants-Extrants
Les modèles I-E capturent les interdépendances industrielles au sein d'une économie. Un impact sur un secteur économique génère une série d'effets d'entraînement qui induisent une longue chaîne d'interactions interindustrielles. Cet effet de boucle fermée se poursuit jusqu'à ce que l'économie revienne à l'équilibre. Dans un modèle d'I-E ouvert, deux effets sont dérivés de ces cycles de dépenses : les impacts directs et les impacts indirects. Le calcul de ces deux effets produit des multiplicateurs de Type I. Dans le modèle I-E fermé, un effet supplémentaire est également calculé : les impacts induits. Le calcul des effets directs, indirects et induits produit des multiplicateurs de Type II.
Les effets directs sont ceux associés à l'expansion initiale de la production de l'industrie pour répondre à la nouvelle demande ou à la contraction de la production pour tenir compte de la nouvelle perturbation économique. Cette industrie initiale doit acheter ses intrants de facteurs à d'autres secteurs afin de fabriquer son produit de base - par exemple, les producteurs automobiles doivent d'abord acheter de l'acier. Les effets indirects sont ceux associés aux "autres" secteurs : à mesure qu'ils se développent ou contractent la production pour répondre aux exigences de la demande de l'industrie principale, ils doivent également acheter des intrants d'autres secteurs. Cette chaîne d'interactions se poursuit jusqu'à l'infini. Par exemple, si le secteur automobile contractait la production, il achèterait moins d'acier au fabricant d'acier, qui à son tour achèterait moins de minerai de fer pour tenir compte de la diminution de la production d'acier, et ainsi de suite.
Les effets induits sont calculés lorsque le secteur des ménages est incorporé dans le modèle. Ce processus est appelé endogénéisation du modèle en ce qui concerne les ménages et implique de lier les ventes des ménages (sous la forme de main-d'oeuvre) et les achats des ménages (sous la forme d'activité de consommation) au système interindustriel. Cela permet effectivement au secteur des ménages de se comporter comme un secteur industriel, participant à la fois à la vente (main-d' oeuvre) et à l'achat (consommation). Pour revenir à l'exemple simplifié d'une industrie automobile, si la production est réduite, la consommation d'acier sera également réduite ; cela entraînera une diminution de la production dans les deux secteurs et une diminution de leur apport de main-d'oeuvre dans la fabrication. En effet, le secteur des ménages recevra moins de revenus salariaux et dépensera moins dans l'économie en biens de consommation. C'est l'essence de l'effet économique induit.
Ces effets de sortie de Type I et II sont produits sous la forme de multiplicateurs de sortie. Un multiplicateur de production désigne l'augmentation ou la diminution de la production du secteur A, d'une perturbation ou d'un stimulus de la demande finale au secteur C. Par exemple, si la production de C augmentait de 1 000 $, un multiplicateur de production de 1,27 pour A signifierait que la production de A augmenterait de 1 270 $.